Dans une enquête publiée au mois de juin, la Conférence des présidents d’université (CPU) insiste sur les vertus de l’apprentissage en alternance, notamment pour éviter le décrochage.
L’année universitaire qui se termine, nombreux sont les élèves qui espèrent ne jamais avoir à la revivre. Entre incertitudes liées à la crise sanitaire, amphis vides et confinements à répétition, 2020-21 aura été annus horribilis pour des millions d’étudiants. En temps normal, l’enseignement supérieur peut rapidement devenir impersonnel et déroutant, notamment au sein d’universités où le sentiment de classe n’existe pas. Le Covid-19 aura exacerbé cette impression, plaçant chacun seul devant un écran pendant de longs mois. Avec un risque principal : perdre toute motivation, lâcher l’affaire et décrocher.
Contre ce phénomène, une étude diligentée par la Conférence des présidents d’université, et publiée en juin, prouve une fois de plus que l’alternance peut être la meilleure solution. Parmi les conclusions de l’enquête, la plus frappante est, en effet, que sans alternance 30 % des étudiants se retrouveraient en dehors du système éducatif, qu’ils ne poursuivraient tout simplement pas leur cursus. Cela s’explique par ce qui motive les jeunes à se tourner vers l’apprentissage : pour les trois-quarts, le fait d’être rémunéré pour terminer ses études est primordial.
« Une voie de la réussite »
Notant un « effet positif sur la démocratisation de l’enseignement supérieur », l’étude insiste sur le fait que « l’apprentissage y est un accélérateur de mixité sociale essentiel (qui) profite en majorité aux enfants dont les parents ne sont pas issus des CSP + ». Fin 2020, déjà, le Comité stratégique « Diversité sociale et territoriale dans l’enseignement supérieur », dirigé par Martin Hirsch, expliquait dans un avis rendu à la ministre de l’Enseignement supérieur, Dominique Vidale, qu’il « existe des obstacles financiers – malgré les bourses – aux études supérieures longues » et que l’alternance pouvait participer à l’inclusivité dans le supérieur.
En dehors de cet aspect économique évident, la nouvelle étude de la CPU prend acte d’un changement sans doute encore plus crucial pour éviter le décrochage. « L’enseignement supérieur (…) a su faire évoluer l’image de l’apprentissage pour en faire une voie de la réussite et non une voie de remédiation à l’échec qui stigmatise les apprentis. » Ce n’est, aujourd’hui, plus un choix par défaut, pour des jeunes qui ne se retrouvent pas dans le système scolaire. Bien au contraire, en 15 ans, le nombre d’apprentis a explosé dans le supérieur (+189 % depuis 2005), et en particulier en Master (+616 % depuis 2015), preuve d’une montée en gamme.
« Des compétences co-construites »
Car, alors que la technologie bouleversait le monde professionnel, les profils formés et prêts dès la sortie d’école se sont raréfiés. Il est devenu de plus en plus clair parmi les décideurs des entreprises qu’il leur fallait s’allier aux écoles et aux universités pour former les talents. « Cela va bien au-delà d’une simple lutte contre l’échec scolaire. C’est une approche systémique », poursuit la CPU. « La formation est un investissement de long terme pour donner aux entreprises, quelle que soit leur taille, les niveaux de qualification pertinents et ainsi retrouver les chemins de la compétitivité dans un contexte de concurrence renforcée. L’objectif de réindustrialisation passe par des compétences co-construites (…) pour être immédiatement utilisables. » Un modelage des talents aux besoins directs de chaque entreprise symbolisé par un taux d’insertion plus important que pour les formations initiales.
Avoir une expérience en plus d’un diplôme est un objectif qui permet aux étudiants de mieux arriver jusqu’à la fin de son cursus. Contre le décrochage, l’approche de Human Experience va encore plus loin, en proposant aux élèves d’intégrer de petites classes et de suivre leurs enseignements au sein de la même entreprise, ce qui crée un sentiment de groupe et de camaraderie. Dans la période du Covid, cette organisation a été saluée par nos étudiants pour mieux combattre la solitude du tout distanciel. « La solidarité a été très importante cette année. L’avantage d’être une petite classe, c’est qu’on se connaît tous. Celui d’être dans la même entreprise c’était qu’on connaissait les mêmes personnes, les mêmes locaux, même si on les a très peu vus. On avait les mêmes moyens de communications en interne. Forcément, on avait encore plus de points commun, ce qui a renforcé cette solidarité », confirme une apprentie du Bachelor de Media Content Manager* proposé par Human Experience et Reworld Media, premier groupe de presse magazine en France. Une formule qui fonctionne pour les étudiants autant que pour les entreprises : malgré la crise sanitaire, les élèves de nos différents cursus ont terminé leur année.