Futur économique incertain, métiers en évolution constante, diversité… à peine installées, les entreprises de FinTech font déjà face à de nombreux enjeux qui imposent une grande flexibilité et des qualités humaines certaines. Des soft-skills dont le secteur n’a pas encore standardisé l’apprentissage.
La seconde quinzaine du mois de juin 2022 devrait rester comme un point de bascule dans le monde des crypto-monnaies. Après un pic historique en novembre 2021, avec un BitCoin évalué à presque 60 000 dollars, le secteur des monnaies numériques a entamé une décrue progressive, avant de plonger lundi 13 juin. Une crise soudaine, liée autant à l’inflation globale qu’à une crise de croissance des entreprises spécialisées. Trop, trop vite. Ces derniers mois, boostées par un horizon de tous les possibles, portées également par un secteur des FinTech en explosion, les boîtes ont beaucoup embauché, quitte à voir trop gros. Cette crise structurelle, les licenciements et les importantes pertes financières qu’elle engendre, est un rappel salvateur. Oui, les FinTech sont en train de révolutionner la banque, en bouleversant les pratiques et en grignotant petit à petit les parts de marché. Oui, elles comptent de nombreuses licornes qui n’ont aucun mal à réaliser d’importantes levées de fonds, en France comme ailleurs. Mais le secteur, encore assez jeune, n’est pas stable et peut chuter. Dès lors, il devient primordial pour les dirigeants d’avoir les nerfs bien accrochés. Sang-froid, adaptabilité, résilience : face à l’inconnu le bon manager doit avoir les soft-skills adaptés.
Changement culturel majeur
« Sans doute la conclusion la plus importante que l’on peut tirer de la crise financière de 2008, c’est que pour qu’une solution technologique ait un réel impact économique et social, elle ne peut être développée uniquement avec une expertise technique », explique un article scientifique canadien, avant de poursuivre : « Parmi les compétences centrales de chacun, on doit pouvoir trouver l’esprit critique, l’éthique et la compréhension des réglementations. » Moins enseignements techniques que savoirs-être, les soft-skills sont des aptitudes humaines théorisées dans la Sillicon Valley avant d’être popularisées par les start-up du numérique. Pourtant, bien que nécessaires au secteur des FinTech, ces capacités peinent encore à y trouver leur place, si l’on en croit plusieurs études réalisées dans différents pays depuis le début de la crise du Covid-19.
Un constat d’autant plus curieux que, depuis une quinzaine d’années, le secteur financier et celui du numérique n’ont eu de cesse de se rapprocher, si bien qu’aujourd’hui la banque est presque devenue une composante à part entière du numérique. En 2019, le rapport annuel du cabinet PwC estimait qu’un changement culturel majeur était même nécessaire afin de mieux prendre en compte les soft-skills dans la formation et le recrutement. L’adaptabilité est par exemple primordiale pour le secteur. Il suffit de comparer les métiers les plus recherchés par les RH dans les banques il y a dix ans et en 2022. En une décennie, la part de postes strictement financiers a fondu face à la poussée de nouveaux jobs venus de la tech, autour de la blockchain, du big data ou encore de l’intelligence artificielle. Une étude, commandée l’an passé par le gouvernement britannique, insiste sur le besoin de re-skiller et d’up-skiller une grande partie des travailleurs outre-Manche, notamment pour répondre aux besoins de la FinTech en main-d’œuvre qualifiée.
Croire en soi et en les autres
Face à ce manque de talents, une autre famille de soft-skills est nécessaire : l’ouverture à l’autre et l’inclusivité. Là où la diversité est une politique chiffrée, l’inclusivité des différentes minorités au sein d’une entreprise est un véritable soft-skill. « L’inclusion permet à chacun de sentir que sa voix compte, qu’il ou elle peut s’exprimer, être valorisé et respecté », explique le rapport Changing the face of UK FinTech. Si le monde du numérique a déjà un souci de représentation, les chiffres dans les FinTech sont encore pires. Or, en dehors même de toute considération éthique et sociale, pour combler ses besoins de collaborateurs, les start-up mais également les banques établies ne peuvent se permettre de laisser sur le bord de la route toute une partie de la population. « Si l’on ne prend pas conscience de ce problème, et que l’on agit dessus, le risque est bien de se retrouver dans une situation où l’on perdra certaines bonnes idées et certains travailleurs », prévient le rapport.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’agir dès à présent. Contrairement aux idées reçues, les soft-skills ne sont pas innés et il est possible de s’améliorer en travaillant. Avant même l’entrée d’un jeune dans le monde de l’entreprise, nous pensons chez Human Experience que c’est le rôle de l’enseignement supérieur de l’aider à développer ses capacités humaines, de sa confiance en soi à son sens du collectif, en passant par son assurance à l’oral ou encore son intelligence émotionnelle. Pour cela, nous plaçons le coaching individuel au cœur de notre pédagogie, afin non seulement de former des talents compétents à la sortie de l’école mais surtout des humains capables de se mouvoir dans un futur aussi versatile que passionnant.